31/10/2009

enfants du monde





cliquez pour agrandir

Bientot "près de chez vous" l'expo de photos géantes de Gilles Porte (voir carte) : "portraits autoportraits"
et bientôt aussi des séries de petits films on the TV :sur ARTE TV5 et sur GULLI
en attendant courez en librairie pour acheter le livre
et allez sur le blog-carnet de voyage-tournage de Gilles et Sam : dernières étapes Cuba et la Turquie
ci dessous lien vers une maquette video
http://www.wat.tv/video/ibrahim-1lctp_1jzm2_.html

29/10/2009

sutra de l'arbre



sutra de l’arbre

1
arbre
arbre
arbre
arbre
arbre …
en vrai
est que l’on sait de quoi on parle
quand on dit « arbre » ?

2

à vrai dire l’arbre
revèle subtilement
la maladresse insigne
de nos langages

de l’arbre
nous parlons en langue de bois

ce qui n’est pas sans prêter à sourire

3

en temps de manque
l’arbre sait se dépouiller
mieux encore
c’est en automne
au moment de sa plus évidente splendeur
qu’il délaisse
et avec quel dédain
ce qui fait précisément cette splendeur
qu’il abandonne
qu’il lâche prise
se met à nu

4

et d’abord
où commence
et où finit
l’arbre ?

au centre de la terre ?
au milieu du ciel ?

5

ni la feuille
ni la branche
ni le tronc
ni le réseau tortueux des racines
ni le bourgeon
ni le gland
ni la buche
ni la cendre
ne sont l’arbre

et même
l’arbre
est au-delà
de qu’ils forment ensemble
et que nous nommons « arbre »

6

souvent la forêt
nous cache l’arbre
l’arbre est bien plus important
que la forêt
rasons la forêt
il restera encore l’arbre
l’arbre résiste
bien mieux
que la forêt

7

dans les légendes
nombreux sont les exemples
d’hommes
devenus arbres

et il s’agit toujours
d’une récompense

cela doit être dit

8

parmi les arbres
certains
sont plus « arbres »
que les autres
ce n’est ni une question de taille
ou d’essence
ou de stères
mais de « port »

arbres accomplis


(texte retrouvé récemment : voir sur lieux-dits ce que ces "retrouvailles" m'ont inspiré)

28/10/2009

cabotinage



Ces temps ci le soleil se couche dithyrambiquement ! il fait son cacou vespéral ! se la pète un max !
Aujourd’hui il s’est surpassé ce con ! et vas-y que je fais mon paon !
Fera moins le faraud dans la grisaille prochaine de novembre , ira se pieuter en loucedé , tout honteux d’avoir être été aussi piètre tout le jour durant .
Mais bon , soyons pas méchant avec ce vieux cabotin : à la bonne tienne old sun !

27/10/2009

précision

mais il faudrait quand même pas accroire que je soisse devenu accro aux choeurs de voix très mâles

Saxtett zique


Mais par quel hasard suis-je en train d’écouter (via Spotify) et me délectissimer de cette écoute
Das Leipziger Saxtett
un chœur de mâles qui chantent des airs de Dvorak et Grieg
C’est pas du tout ma tasse de thé ce genre de zique et je suis pourtant bien scotché !
Mais , bon , je préfèrerai quand même ad vitam aeternam les zicos qui se mettent même à un âge « avancé » en cette position intéressante : se péter la gueule du haut d’un cocotier !
(je doute quand même assez qu’un des « chanteurs mâles » du « saxtett » ci-dessus mentionné soit grimpé « au haut » d’un cocotier , et s’en soit pété la goule de surcroît)
(ah le pied que ça serait si ce vieux pirate de Keith Richard accompagnait à la gratte le « das machin chose » ci-dessus nommé : je parie qu’il ne serait pas contre … et eux non plus , si ça se trouve)

mais je maintiens : cet ensemble vocal est vraiment super ! (même sans chute de cocotier)

26/10/2009

QUIZZ pouhétique (suite)

vos participations ne peuvent rester en "commentaires" ! zêtes épatants et tantes !

Comme je descendais des fleuves impassibles :
a) je sentis un sac plastique Auchan s'enrouler autour de ma rame.
b) je vis un tag à chier sur un pont métallique.
c)je pensai que les 4x4 n'avaient rien à foutre en ville.

Anna de Sandre


C'est un trou de verdure
a) transformé en décharge
b) devenu dépotoir
c) tout rempli d'immondices

My gritte Rick


MON COEUR, COMME UN OISEAU:
a:c'est du veau maringot
b:voltigeait du plumeau
c:est un p'tit coquelicot

MIGNONNE, ALLONS VOIR SI LA ROSE:
a:est en plastoche
b:sent le Canard WC
c: est un clone triste

Françoise my great webmastrice préférée



je rajoute :

O TEMPS SUSPENDS ….

1 : ton vieux caleçon en flanelle sur la corde à linge

2 : cette fuckin’ « boule chinoise » au plafond de l’appart de ma fille (3m30 de hauteur)

3 : toi haut et court et ne tire pas la langue

MIGNONNE ALLONS VOIR ….

1 : si demain est un autre jour (le même avec quelques variantes minimales)

2 : si la route poudroie (mets ton grand cache-poussière)

3 : si les choux poussent bien (t’aime la potée ma belle ?)


25/10/2009

TICE

QUIZZ

Testez vos connaissances pouhétiques


CE SIECLE AVAIT :
a : toutes ses dents
b : un pneu crevé à l’avant
c : un chapeau tyrolien


HEUREUX QUI:

a : a fait les soldes chez super U
b : a une carte de fidélité Class Affair sur Air France
c : a des tuiles en marbre sur son toit

DEMAIN DÈS L’AUBE
a : je balancerai mon réveil par la fenêtre
b : j’éteindrai mon réveil en hurlant « shit à l’heure d’hiver ! »
c : je continuerai de ronfler comme un bienheureux


LIBERTÉ J’ECRIS :
a : des mails
b : des SMS
c : des twitts


(à suivre)

sauf pour les ceusses qui n'ont aucune "bonne" réponse

l'heure d'hiver






passage à l'heure d'hiver
il faut vider jeter tailler nettoyer
ça tombe la nuit plus tôt et les feuilles mortes
certaines ombres coutumières varient tout doucement

19/10/2009

antipathos (pluriel : antipasti ?)


La lecture d'un texte posté récemment a inspiré à une blogueuse amie la notion de "patalyrisme" , elle en développe les principes dans son dernier billet titré "patalyrisme et antipathos"
on peut y lire notamment cette phrase que j'apprécie beaucoup :
" le patalyrisme asticote les épanchements des sanglots longs des violons à coups de dérision aiguë."
"Asticoter les épanchements" me semble en effet un impératif catégorique , surtout les "épanchements poétiques" de tous poils & plumes & plumages (souvent plumes de paons qui font la roue)


LA SAGA DE KI É KRI

faiseur avec des mots faute de pouvoir faire sans

I

KIÉKRI parfois ne sait pas - plus

KOI écrire ou ne pas Zé

crire à grands ou petits crires jouissifs ou desespérés

Alors il lance de véhéments youououh ouh d’espoir

rintintinesque

KORRECTION immédiate :

La question n’est pas Là

Mais autre part

Laquelle part est masquée

D’un « loup »

Noir comme il se doit

Et KIÉKRI s’en mord

Les doigts

Gourds (qu’il les a les doigts)

De n’avoir pas anticipé

La KORRECTION

(il a du mal KIÉKRI avec

Les korrections

Et ses doigts

Gourds)

« j’me gourre toujours »

Qu’il dit KIÉKRI

« Et ne sais pas

Me korriger »

« tu l’auras tu l’auras tu l’auras

Ta KORRECTION »

Elles disent les voix

(avec une je ne sais KOI de sadisme)

(mais jovial)

RINTINTIN reste sur son KANTASOI

C'est-à-dire dans sa niche

(autrement dit : bibliotheques mediatheques cinematheques

En bois

Si ce n’est précieux

Du moins

KOSTO)

(faut l’être pour soutenir le poids

Des mots et des Zimages ) (ça pèse des tonnes obèses)

II

Le meilleur pote de KIÉKRI c’est KIALU

KOPAINS comme KOCHONS

qu’ils sont ces deux là

genre Rusty et Rintintin

mais sans ambiguité

pas KOBOW façon Brokeback Moutain plutôt PECOS BILL)

(« il n’y avait aucune ambiguité

Dans la relation de Rusty et de Rintintin »

confirment véhémentement KIÉKRI & KIALU

en ajoutant :

« Ni dans la relation entre

Don Quijotte et Sancho

Buck Danny et SonnyTumbler

Bob Morane et Bill Ballantine »

« Achille et Patrocle OK

C’est un peu plus limite »

précisent ils parce qu’ils ont des Lettres (toutes : de A à Z )

« ni dans la relation entre Zorro et le sergent Garcia »

ajoutent ils

in extremis

III

« je ne veux plus écrire « haut et hurlevente KIÉKRI

sur ses landes désertes

(il appelle comme ça son ici & maintenant

Façon de se la jouer

Beau & ténébreux &

Veuf & inconsolé et tout le tralala usuel

En vrai : une piètre campagne quelque part nulle part

Comme on en trouve partout

ne jamais le croire sur parole

et encore moins sur silence

il ment

comme un arracheur

de mots à la page blanche

(qu’ il arrache sans anesthésie

Le bougre)

(ça lui fait vachement mal

Il serre les dents façon KOBOW cf précédemment)

IV

Souvent KIÉKRI s’avoue

Vaincu

Et il vacille comme boxeur « sonné »

« KLOCHE t’es qu’une KLOCHE »

Il se dit piètre penaud la Keue débandée

Plus cap de servir de battant

Pas pire Kloche que Kloche molle

pendue

à sa corde

Silence angoissant

KIÉKRI tire une longue langue bleue

« ça m’sert au KOU »

Faux râle de faux agonisant

C’est toujours simple jeu

d’EKRITURE

V

KIÉKRI parfois verdit de jalousie d’ekriture

Tiens

Par exemple

Quand il écoute

« San Quentin » de Johny Cash

Et qu’il entend les hourras des prisonniers

« san quentin I hate every nch of you »

Envie brutale d’évasion

Meme s’il fallait creuser un tunnel

A la petite Kuillère [1]

(ne me dites pas que vous vous sentez

si libres que ça )

mais KOMMENT dire ça

(la petite Kuillère les hourras des prisonniers la voix de Johny Cash sa guitare and so on)

Dans un poème-tunnel-d’évasion

« shut up and sit down » chante aussi J.C. (« the strakville city jail » )


VI

“on écrit toujours KONTRE”

Hurle KIÉKRI

« on lit toujours AVEK »

Retorque KIALU

Ils se regardent dans le blanc pas si blanc que ça

De leurs yeux

Et invariablement se marrent

Et KONKLUENT

« à la tienne ! »

(sur la table devant eux

Des pages noircies

Et du vin )

(ils s’accordent sur ça : « ça ne mange pas de pain » )

(Respectueux – sans hésitation aucune –

des vrais moissonneurs

Et autres vrais Batteurs)

VII

« on dirait des sales blattes »

« plutôt des cafards »

« des blattes je te dis »

« ou bien des mille pattes »

« ou des scolopendres »

« ouais ! c’est ça c’est ça ! des scolopendres ! »

Captation « sur le vif »d’un dialogue

entre KIÉKRI et KIALU

sur « la question » des mots

Nota : à la fin ce qu’on entend

« pendre »




[1] La lettre K est un succédané de petite cuillère : ça creuse encore moins bien


15/10/2009

ah ! être un poète .... des Iles Feroés

calculons : sachant qu'en France (67 millions d'habitants)le lectorat de la poésie est évalué à 5000 lecteurs (cf pagesperso-orange.fr/lepaysagedelapoesie/.../pagelectorat.pdf )
et qu'il n'y a que 60000 personnes parlant/lisant la langue des iles Féroés
on peut en conclure que les poétes des Iles Feroés ont une chance infinie !
Et oui ! il leur suffit , après avoir écrit un poème , d'en imprimanter 1 seul exemplaire , de le lire et HOP ! ils ont atteint la totalité de leur lectorat potentiel (à condition bien sûr de ne se livrer à cette débauche éditoriale qu'une fois par semestre)
Je trouve ça épatant !
Imaginez le plaisir des descendants d'un poète des Iles Feroés : il leur suffit de relier à peine une centaine de pages (si le dit poète fut long à clamser) et ils ont l'oeuvre intégrale de grand papa poète des Iles Feroés !
En plus c'est drôlement ecolo !
Et imaginez un peu un poète des Iles Feroés recevant le Prix Nobel de littérature !
en quelques minutes vous lisez son oeuvre intégrale imprimée ! Suffit de lui passer un petit mail et de lui demander : "eh tu m'envoies en pdf ton oeuvre intégrale please ?" et quelques minutes de lecture vous suffisent pour tout lire !
ah vraiment c'est épatant !
bouffée terrible de regret ! Pourquoi ne suis je pas né dans les Iles Feroés ?

14/10/2009

Féroés again (et merde au foot!)




des poétes des iles Feroé , mon grand poteau belge Rick the Hunter, truffe au vent du Web , m'en a trouvé traces (allez mon Rick on cherche on cherche ! )

Ecrivains des Iles Féroé

Régis BOYER : Un voyage aux Féroé
WILLIAM HEINESEN : Le couteau
Hanus KAMBAN : A l’abri de tes ailes
Poèmes de J.H.O. DJURHUUS, Hans A. DJURHUUS, Rikard LONG, William HEINESEN, Christian MATRAS, Hedin BRU, Karsten HØYDAL, Regin DAHL, T. N. DJURHUUS, Gudrid HELMSDAL, Liggjas i BØ, Steinbjørn B. JACOBSEN, Odin ODN, Arnbjørn DANIELSEN, Roi PATURSSON, Alexandur KRISTIANSEN

(numero 887 d’avril 2003 de la revue EUROPE)


et en suivant quelques autres pistes j'ai dégotté un groupe de ziquos de ces iles qui sont assez étonnant : ORKA
allez sur leur "space" : videos et chansons qui méritent le détour



pour vous allécher cet article de presse :

Orka, des MacGyver des îles Féroé qui font du rock à la ferme

Une batterie faite de bidons rouillés, un piquet de clôture comme contrebasse, un orgue dont les tuyaux sont des bouteilles de soda usagées... Orka, un groupe des îles Féroé dont le premier album sortira lundi, fabrique ses instruments avec du matériel récupéré dans une ferme.

"L'idée, c'était d'utiliser uniquement des choses qui se trouvaient dans la ferme de mon père pour construire des instruments et faire de la musique", a expliqué à l'AFP la tête pensante d'Orka, Jens Thomsen, lors du passage du groupe aux Trans Musicales de Rennes en décembre.

Les Féroïens y ont présenté un spectacle créé pour les Trans en collaboration avec un autre amoureux de sons inhabituels, le Français Yann Tiersen.

Ce spectacle salué par la critique a attiré l'attention sur Orka avant la sortie de l'album "Livandi Oyda" (Ici d'Ailleurs/Differ-Ant), enregistré dans la grange de la ferme Thomsen.

Jeune ingénieur du son de formation, Thomsen a eu l'idée de construire des instruments en matériaux de récupération dans le cadre d'un projet d'école. "A la base, c'était juste une expérience et puis ça a grossi pour aboutir à un album", se souvient-il.

Il a conçu tous les instruments de son groupe de doux dingues. Ce drôle de bric-à-brac industriel et poétique n'a rien à envier au "Gaffophone", la harpe géante bricolée par le héros de BD Gaston Lagaffe.

Thomsen joue d'une contrebasse faite avec un piquet d'enclos à moutons. Le chanteur, Kari Sverrisson, s'escrime sur une harpe artisanale -un manche et des cordes fixés sur un bidon de pétrole rouillé- dont le son évoque celui d'un luth japonais.

D'autres tonneaux métalliques servent de fûts à la batterie, avec une poubelle en plastique en guise de grosse caisse.

L'orgue du groupe est encore plus spécial: il a été construit à partir d'une machine à embouteiller le lait et produit des sons de flûte de Pan grâce à un système qui envoie de l'air comprimé dans des bouteilles de soda.

Si la démarche est originale à l'extrême, elle n'est ni gratuite ni anecdotique. La musique d'Orka est noire et mue par une énergie primitive, percussions martiales, sonorités brutes et industrielles. Mais elle n'est pas absconse pour autant.

"Il y a de vraies chansons, de vraies mélodies, ce n'est pas que de l'expérimentation et c'est ça qui est intéressant", juge Yann Tiersen, qui aimerait poursuivre sa collaboration avec Orka à l'avenir.

Les chansons de ce quintette, également composé de Bogi a Lakjuni, Magni Hojgaard et Jogvan Andreas a Brunni, sont interprétées en féroïen, une variante du norvégien ancien. Ces mélopées sont ancrées dans la tradition des poètes et conteurs nordiques.

"Livandi Oyda" participe d'une curiosité nouvelle pour les musiques des îles Féroé ("îles aux moutons"), archipel de 48.000 âmes situé entre l'Ecosse, l'Islande et la Norvège et province autonome du Danemark.


et j'ai aussi été voir du côté des peintres , le plus célèbre est


un cosmos qui contient toute

Ingálvur av Reyni

Ingálvur av Reyni (né en 1920 à Tórshavn) s’est rebellé contre l’élément épique dans l’art de ses prédécesseurs et avec son expressionnisme, il a conduit l’art de la peinture vers de nouvelles voies. Une expression clairement coloriste et française se manifeste dans son art qui trouve ses racines chez Cézanne et Matisse.

Les paysages féroïens ont toujours provoqué le sens visuel des peintres ; ils occupent également une place prédominante dans l’art de Reyni. Mais chez lui, la nature est perçue de l’intérieur comme structures, résonances


s les possibilités d’un travail avec des formes, des mouvements, des tons clairs et des rythmes. L’expression de la nature devient la base d’idées pour un langage de plus en plus abstrait.

ET LA LANGUE ? la langue qu'ils parlent les merveilleux zhabitants des Féroés (vivent eux et merde aux "bleus"

2 Données démolinguistiques

En 2006, la population des îles Féroé était estimée à plus de 47 000 habitants, dont 16 000 dans la capitale, Tórshavn, soit 34 %. Selon les études du gouvernement territorial, 91,7 % seraient nés dans l'archipel, 5,8 % au Danemark et 0,3 % au Groenland. Les Islandais constituent le plus important groupe d'étrangers avec 0,4 % de la population; ils sont suivis par des Norvégiens et des Polonais, avec 0,2 % chacun. Au final, on compterait près de 80 nationalités différentes dans l'archipel, mais les Féroïens (appelés aussi Féringiens) de souche forment encore la grande majorité.


Ceux-ci parlent une langue d’origine scandinave, le féroïen (Føroyskt), une langue germanique de type nordique (scandinave) qu’ils sont les seuls à parler dans le monde et qui demeure assez proche à la fois de l’islandais d'aujourd'hui et de l’ancien norvégien (vieux-norrois). Il est difficile de préciser exactement combien de locuteurs dans le monde parle la langue féroïenne; peut-être 45 400 selon Ethnologue, mais probablement plus de 60 000 dans les faits. C'est qu'il faut tenir compte que beaucoup de Féringiens vivent au Danemark (entre 12 000 et 25 000) et que des Danois sont installés aux Féroé et n'utilisent que le danois comme langue parlée à la maison.

Soulignons que le féroïen est fragmenté en six variétés dialectales, en partant du nord-est au sud (voir la carte à gauche): Bordoy, Esturoy, Vágar, Tórshavn, Sandoy et Suduroy. Cependant, on distingue généralement les dialectes des fjords du Nord et les dialectes des fjords du Sud. Ces variétés sont toutes aisément intelligibles entre elles. La concentration plus importante de la population autour de Tórshavn a eu pour effet d'assurer à cette variété du Centre une prépondérance par rapport aux autres variétés de l'archipel. La concentration des écoles et des médias dans cette région a également contribué à la consolidation de cette variété qui est devenue la norme pour la prononciation correcte du féroïen. Plus de 80 % de la population peut s'exprimer dans le dialecte de Tórshavn.

En raison du caractère insulaire des habitants, le féroïen, d’après certains linguistes, a tendance à conserver les archaïsmes tant phonétiques que lexicaux; il faut dire que les fonctionnaires dont la responsabilité est de surveiller le féroïen, aujourd'hui le Conseil de la langue féroïenne, se sont toujours efforcés de conjurer les «danicismes» (mots du danois).

La langue féroïenne se caractérise notamment par un accent tonique portant sur la première syllabe des mots. Il existe certaines exceptions pour les mots commençant par un préfixe et les mots étrangers, ces derniers étant souvent accentués sur une syllabe postérieure. Par exemple, dans les mots studentur («étudiant»), banan («banane») ou motorur («moteur»), l'accent porte sur la seconde syllabe. Au point de vue grammatical, le féroïen possède trois genre (masculin, féminin et neutre) et quatre cas (ou déclinaisons: nominatif, accusatif, datif et génitif), tant au singulier qu'au pluriel. Ainsi, un nom peut avoir théoriquement huit formes différentes par genre. En voici un exemple avec les mots armur («bras») et kambur («crête») au singulier et au pluriel:
Singulier
Nominatif armur kambur
Accusatif arm kamb
Datif armi kambi
Génitif arms kambs

Pluriel
Nominatif armar kambar
Accusatif armar kambar
Datif ørmum kombum
Génitif arma kamba

Le féroïen une langue demeurée proche de l'islandais, mais il doit de nombreux emprunts au danois, au bas-allemand et, depuis quelques décennies, à l'anglais. La partie la plus importante du lexique provient de la langue nordique commune du vieux-norrois. Le féroïen utilise l'alphabet latin pour transcrire la langue écrire, avec un certain nombre de lettres particulières telles que ð, ø, sk.

Bien que l’intercompréhension entre les langues scandinaves telles que le danois, le suédois et le norvégien s'avère relativement aisée, elle est, par contre, très difficile avec le féroïen (autant que le portugais peut l'être pour un francophone), sauf pour les Féroïens eux-mêmes, car ils connaissent tous le danois, la seconde langue officielle.