Raaah lovely ! un "commentaire" au texte posté hier le qualifiait de "patalyrique" !
j'ai adoré cette appellation ! je sens que je vais concocter assez rapidement un "petit traité(pour faire mon Quignard ) du patalyrisme" !
Mais pas ce soir . Vendredi soir , y a tout le poids des enclumes de la semaine qui pèse trop pour avoir l'esprit suffisamment léger .
En attendant , ci après , un texte publié dans une chouette plaquette éditée par la Bibliothèque de Laval à l'occasion de l'Année Jarry , le thème obligé était : "Alfred Jarry est mort !" . Le père de la pataphysique , mort ? impossible voyons :
ALFRED JARRY EST MORT .
Ah la bonne blague ! ah la rumeur a encore frappé !
Alfred , je l’ai rencontré cette après midi même mardi 31 octobre 2006 à la Seguinière , à côté de Cholet , dans la zone Tartare pré-infernal des "magasins d’usines » .
J’avoue ne pas l’avoir reconnu immédiatement . Mais « remarqué » , ça oui !
Fastoche assez , au demeurant (j’aime énormément cette expression : « au demeurant » ) de le « remarquer » . On était les deux seuls , dehors , sous une bruine choletaise qui se la jouait « crachin » breton . Les « autres » , les humanoïdes de bon aloi , étaient « dedans » . En plein dedans . Nous , on préférait rester en dehors . Quitte à se faire rincer par une piètre bruine choletaise (fallacieusement déguisée en crachin breton )( à sa décharge c’était jour d’Halloween) .
Il avait l’air ….
Ah ça , pour sur , un « air » , il en avait un .
Je devais avoir le même .
Ou , plutôt , cet air-là , le même , il devait nous manquer mêmement .
On s’est – en quelque sorte – reconnus . Frères de manque d’air . Voire même quasi asphyxiés .
J’étais en train d’allumer ma dix septième Winfield (à vue de poumons) de l’heure, assis sur un banc , dans la « zone enfants » (il y a désormais partout des « zones enfants » dans tous les lieux ubuesquement grotesques ) (ce qui , soit dit en passant correspond – à vue de pif – à un bon trois quart de notre planète ) (même les Océans ont franchi le cap : ils ont accepté sur leur brave vieux dos d’eau qu’un tretramaran Bustin Jridoux se lance taiaut taiaut à la poursuite d’un monomaran Panque Bostal !)
Alfred en a immédiatement convenu .
Parce ce qu’on a fini par prendre langue , tous les deux .
Il n’avait plus de feu .
Son vieux briquet à amadou faisait grève .
Entre fumeurs on se rend ce genre de service . Gratos .
« Merci ! » il m’a dit
- « Alfred » a-t- il ajouté en me tendant la main .
- « Roger » ai-je précisé (sans gloire)
Et on a éclaté de rire .
- « Putain d’absence de dieu ! Roger et Alfred ! on dirait un mauvais duo de lamentables comiques télé » . Il était tellement plié en deux de rire jaune que son drôle de galurin a chu sur le sable de « l’espace enfants »
- « Bah – ai-je retorqué – ça pourrait être pire encore ! tu aurais pu t’appeler Kevin et moi Brice !
- Okay man ! on se la refait ! Kevin !
- Brice !
J’ai craqué le premier :
« Faut que j’aille pisser ! »
Heureusement la zone Tartare Marques Avenue a tout prévu . J’avais repéré de loin les énormes symboles (peints en rose) ♀ ♂ Et m’étais dit que cette signalétique là avait dû être pensée par un ex premier de classe (pas dans les tous premiers , à vrai dire , disons le douzieme ) , parce que pour l’humanoïde ordinaire de la zone Tartare Magasins d’Usines , ces symboles là ne devaient pas symboliser grand-chose . (Qui sait ? peut être que des émois amoureux électrisants ont eu lieu dans les chiottes de la Tartaréenne Zone , par suite d’erreurs d’aiguillage – bien compréhensibles « au demeurant » - et des fiançailles adjacentes puis des épousailles puis des enfantailles !) (AH ! peut être que des générations « à venir » - la notion de « génération » non « à venir » est difficultueusement envisageable- viendront en processions commemoratives dans les cagoinces de la Zone Tartarriffique (et choletaise « au demeurant ») : « ICI MEME GRAND PAPA RENCONTRA GRAND MAMAN »
« Et nous , on se prenait une saloperie de pseudo crachin sur la tête en attendant …. » s’est alors mis à hurler Alfred .
« Keep quiet Fred ! » je lui ai dit . « ça leur passera avant que ça nous reprenne »
« On peut dire comme ça » il a opiné Alfred .
« Content de t’avoir rencontré » a-t-il ajouté « mais faut que j’y aille ! ELLE sort »
Il est parti , presque au pas de charge .
Je n’allais certainement pas lui jeter la première pierre pour ce qui aurait pu passer pour une impolitesse .
Ni même la deuxième .
J’ai rallumé une autre Winfield et me suis pensé :
« Ah ! sacré vieil Alfred ! ce n’est pas un débat mais continuons le combut ! pas vrai ? »
« Con d’Ubu » m’a répondu une sorte de vague écho !
5 commentaires:
c'est écrit 0 commentaires avec un s ?...dois te dire que j'ai, avec ce billet, un petit problème d'équivalence! 1 commentaire.
Ah oui ? Comme ça, le mot vous plaît ? Très honorée ! Pour vous servir (d'exégète) !
S'est imposé d'emblée à la seconde.
Bon sang mais ouiche !
Aussi sûrement que la préface de Cromwell et Hernani sont les textes fondateurs du romantisme théâtreux, ce petit pouème sonnait comme le manifeste du patalyrisme.
Un mouvement est né. Ca s'arrose !
(Non, merci, pas d'champagne !)
Par chez moi, j'vas commencer à théoriser un peu.
C'est malin, j'avais prévu un autre texte, pour aujourd'hui. Va lui griller la priorité. Malotru !
Sylvaine : concernant le patalyrisme il est "normal" que zero commentaires soit pluriel ! non ?
Clarinesse : soyons patalyriques ! beau slogan non ?
Juste ton écriture. Juste.
... et un grand rire, quand même. Humble.
J'cause de vous par là-bas. La théorie n'est pas aussi développée que je l'aurais souhaitée, et elle a pris une direction imprévue. Sorry pour la "digressio non grata" qui s'est invitée, plombant le pied léger du patalyrisme.
A-t-on idée, non mais j'vous jure.
Enregistrer un commentaire