dans le lointain
sur les collines noires
une très mince bande de ciel jaune très pâle
on pourrait dire pisseux
comme ensevelie sous d’épaisses couches
de bourre sombre
je ne devrais pas écrire
« dans le lointain »
mais « dans mon lointain »
nous n’avons pas les mêmes lointains
pour vous « le lointain » est peut être
de l’autre côté d’une rue
la façade noire d’un immeuble
et une lueur bleutée
troué très vaguement cette façade
un voisin inconnu dans son lointain
vient d’allumer sa télé
pour percer l’épaisse couche
de bourre sombre
de sa journée ?
5 commentaires:
j'viens d'lire c'ui là
t'as bien fait de ne pas laisser noniouze en rade!
T'as bien fait de mettre "pisseux" et "bourre" dans ton texte, Beardy. Des mots comme ça, (Zorro est arrivééé héhé), ça sonne vrai.
Arfff !
Excellent, ce patalyrisme qui commence comme une élégie, qui s'emmêle dans ses précisions grammatico-spatiales savoureusement laborieuses avant de sombrer dans un psittacisme des plus réjouissants !
J'en reprendrais bien encore une ligne.
Clarinesse...
Trombomsse...
Violonsse....
Pianosse...
Trompesse...
Flûtsse...
Violoncelsse...
Harpsse...
Triangsse...
Cornemusse...
Blorgnnstquhtsse...
(made in Marss)
J'aime bien les bourres sombres.
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