23/05/2009

ANTOINE EMAZ


Après « lichen, lichen » (éditions Rehauts 2003) et le récent « Cambouis » (Le Seuil 2009) vient de paraitre un troisieme volume des carnets de notes d’Antoine Emaz .

Je tiens , depuis longtemps , Antoine (et pas parce que c’est un vieux pote) pour une des voix majeures de la poésie d’aujourd’hui . Ca commence d’ailleurs à se savoir , par exemple , la revue TRIAGES (editions Tarabuste) a publié cette année un numéro spécial contentant les « Actes » d’un colloque universitaire consacré à l’œuvre d’A.E (et contrairement à ce qu’on pourrait croire ces « actes » d’un « colloque universitaire » ne sont vraiment pas chiants du tout à lire !!!!! sauf une intervention qui est caricaturalement très trèzuniversitaire ). Autre exemple encore de cette "reconnaissance" : les editions du Seuil ont publié dans la collection Points-poésie une anthologie des poèmes d'Antoine (1990-1997) sous le titre "Caisse Claire" . la plus grande partie de ses livres , depuis plusieurs années , sont publiés aux éditions Tarabuste , mais on peut le lire aussi aux éditions Wigwam , à l'Idée bleue etc etc . JE RECOMMANDE VEHEMENTEMENT !

Comme dans les deux volumes précédents Antoine nous fait pénétrer dans son « atelier » , il nous montre ses « outils » , il nous explique par quels « gestes » il parvient au poème , il nous invite à partager ses satisfactions et ses ratages , ses certitudes approximatives et ses incertitudes certaines etc etc

Nouveauté dans ce volume , trois séries intitulées « pensée effilochée » : aphorismes, notes ultrabrèves (deux mots parfois) , constats lapidaires . La tonalité est très ironique , sarcastique parfois , gentiment moqueuse d’autre fois .


« Grouillement d’idée ne dépassant pas le stade de la larve »


« Même une toile cirée peut donner des signes de faiblesse » (et qui a lu tous les bouquins de poèmes d’Antoine sait que cette « toile cirée » là n’est pas rien !)


« Bourreau de travail, bourreau des cœurs , pas bourreau de poésie.Il doit y avoir une raison »


« Vulnérable , bien sûr . Qui a envie de ressembler à un panzer ? »


« Clément Ader comme icône : on retombe toujours »


et celle là que je soussigne des deux mains même si je ne suis pas ambidextre :

« La poésie n’a pas à être bonne fille , gentille infirmière ou mère attentive »



2 commentaires:

Éric a dit…

Tu m'as convaincu, Beardy. On l'achète où en Belgique ?

code : anteno

Ça me fait penser à deux de mes musiciens préférés. Eno me hante... Brian et Roger (qui n'est pas surnommé Beardy).

thoams a dit…

oh putain que oui !